« Nul ne guérit de son enfance » chante Jean Ferrat. En ouvrant son livre, Paul Fleuret raconte son enfance éprouvée. Par le prénom reçu comme un poids de mort, comme le présage d’un chemin de vie difficile. Par la vie familiale avec son lot de problèmes, tempérés cependant par la richesse de sa diversité. Par le traumatisme causé par l’agression d’un pédophile.
Puis est arrivé ce qui arrivait en ces années-là à de nombreux garçons : la « vocation » à la vie religieuse ou à la prêtrise. Un appel ambigu qui fait place au doute : Dieu a-t-il un plan sur la vie de chacun ? Quelle valeur a l’engagement d’un jeune de vingt ans dans le célibat consacré ? Ressurgit alors ce qui était oublié : le traumatisme de la pédophilie. Alors un jour une parole de salut est dite, libératrice, qui ouvre un long cheminement avec ceux qui sont enfermés dans leur mal-être en prison.
L’auteur développe ici comment sa mise en route l’a conduit à inventer sa vie personnelle et sa vie en Église : vie en communauté comme tant de soixante-huitards, engagements sociaux et ecclésiaux, travail incessant de la Bible et du Nouveau Testament. C’est alors que la parole reçue depuis toujours sur Dieu, sur Jésus reconnu Christ et sauveur, sur le fonctionnement de l’Église change radicalement. Il ne lui est plus possible de dire sa foi avec les rites reçus du passé, avec les mots anciens, avec les dogmes des premiers siècles. Il se questionne : dois-je rester dans cette Église ? Aller ailleurs ? Créer du neuf ? Choix difficile et jamais définitif.
Ce livre ne prétend pas proposer un modèle. Il est le témoignage d’une vie dont l’originalité peut susciter étonnement et réflexion.
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