Le bilan des cinquante ans d’indépendance des pays africains a révélé la capacité des habitants du continent à faire preuve de créativité et à résoudre les problèmes de leurs sociétés et ceux apportés par la mondialisation. En même temps, l’Afrique est le continent où la violence reste très présente (blocages politiques sans solutions, dictatures générant des dynasties, problèmes liés à la précarité urbaine, aux difficultés de la vie rurale, aux problèmes environnementaux…).
Que peuvent alors les Églises face à ces nombreux défis ? Elles n’ont pas de solution magique, mais elles peuvent se proposer comme une communauté de témoins qui s’engage dans la cité, relève les personnes et revisite la culture. Les Pères du deuxième synode africain ont en ce sens abondamment investi le politique. S’ils ont tenu à souligner que la réconciliation, la justice et la paix sont des dons de Dieu, qu’elles s’enracinent dans les cœurs et exigent une conversion permanente, ils ont rappelé vigoureusement que le continent a besoin de chrétiens qui prennent à bras-le-corps l’éducation et la formation, et développer les commissions Justice et Paix.
« L’avenir de l’Afrique, écrit Paulin Poucouta, passe par la consolidation d’un homme africain nouveau. Il a besoin de chrétiens prophétiquement libres par rapport aux puissances d’argent et aux intrigues politiques et religieuses, libres aussi des tribalismes, du régionalisme et des nationalismes ambiants. Dans des sociétés longtemps marquées par la pensée unique des monopartismes, il convient de rappeler l’importance de la pensée dans la transformation de la société ». C’est pourquoi les Églises doivent susciter des espaces non seulement d’apprentissage, mais aussi de prise de parole et de recherche.
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