8 pages cahier photos. Ce livre est d’abord le fruit d’une suite de témoignages venant de prêtres, religieuses et laïcs expatriés ou autochtones. Mis ensemble, souvent «bruts de décoffrage», ces témoignages nous donnent une idée de la naissance de l’Église au Nord-Cameroun. Bien sûr, ils ne sont pas exhaustifs, ce n’est pas une chronique; tel n’est pas leur but, d’ailleurs.
Au fil des pages, ce qui est rapporté finit par donner visage à une expérience missionnaire dans le droit fil du Concile Vatican II. Expérience passionnante pour ceux et celles qui l’ont vécue, aussi diverse que les ethnies et les cultures rencontrées. Mais expérience modeste aussi, puisqu’il ne s’agit ici que d’une période – cinquante ans environ – de l’Église au Nord-Cameroun.
Pour la plupart des témoins qui parlent ici, cette expérience est terminée; c’est maintenant le «temps des héritiers» (J.M. Ela). Pour ceux qui l’ont vécue, il en reste comme un éblouissement devant tant d’amitiés partagées, de rencontres étonnées avec la coutume, de souffrances aussi sur lesquelles on reste souvent discret. En fond de tableau, l’énorme joie de voir la découverte de l’Évangile par des adultes et des jeunes, et surtout de le voir vécu dans des communautés qui, fragiles au début, se structurent peu à peu à mesure que jeunes prêtres et responsables laïcs prennent la place de ceux venus de l’extérieur…
Dans cet ouvrage, on découvre que la Mission, ce n’est pas seulement prêcher et baptiser, loin de là! Cela a aussi été – lentement, difficilement parfois – un effort immense entrepris pour aider un peuple ou plutôt les peuples kirdi du Nord-Cameroun, à recouvrer leur dignité, à se prendre en mains pour sortir de leurs pauvretés, et ceci sans distinction d’appartenance religieuse. Dès lors, ce n’est plus seulement de l’Église dont il s’agit ici, c’est de l’histoire de toute une société se construisant, à travers le développement, la lutte pour la justice, la promotion de la femme etc.
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