En ces temps de « mondialisation », les réformes des systèmes universitaires, l’accroissement sans précédent du nombre d’étudiants et les réseaux numériques concourent à donner des mondes universitaires une image de fluidité, de compétition et de brouillage des frontières entre établissements publics et initiatives privées. On s’acheminerait vers un « marché » mondial de l’enseignement supérieur, fondé sur la libéralisation et la diversification concurrentielle de l’offre de formation, et vers une harmonisation mondiale des standards et titres universitaires.
Un paysage bien différent de celui qui est généralement décrit apparaît au fil de ces études. Comme le note Anne-Catherine Wagner dans l’introduction de l’ouvrage, les logiques à l’œuvre ne peuvent être réduites à de simples calculs de marché ; de nouvelles polarités émergent qui obligent à remettre en question les centralités occidentales et à relativiser le diagnostic posé à la hâte sur les transformations vécues par les mondes universitaires ces dernières années. Fruit d’une longue collaboration entre chercheurs réunis dans le Réseau Acteurs Émergents, ce livre témoigne d’un souci partagé de rester attentifs aux pratiques des acteurs, à leurs expériences, et de refuser toute vision surplombante.
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