Quand l’état pénètre en brousse. Les ripostes paysannes à la crise

Trente ans après l’espoir qui accompagnait les indépendances africaines, on arrive à un constat d’échec, crise économique et sociale, crise de l’environnement, crise démographique et alimentaire, mais il s’agit surtout de la crise de l’agriculture dans un continent où 90 % de la population est rurale et reste soumise aux exigences démesurées d’États dont le principal souci est de perpétrer les privilèges d’une minorité.

“Quand l’état pénètre en brousse” montre comment les pratiques de développement depuis à l’oeuvre depuis les années soixante ont systématiquement utilisé les paysans et leurs force de travail. Dans le domaine politique, les États ont imposé le parti unique afin d’étouffer toute tentation démocratique, sous le prétexte que le lutte pour le développement ne souffrait pas de dispersion des forces. Quant aux cultures commerciales destinées au marché mondial, elles ont fragilisé des économies qui connaissaient un équilibre, certes précaire, mais qui étaie,t fondées sur des protiques ancestrales et empiriques ayant ayant fait leurs preuves.

L’auteur, à nouveau, affirme sa confiance dans le dynamisme des paysans africains là où l’État, sous la pression accepte de laisser s’exprimer la créativité, associations et groupements villageois reprennent alors l’initiative, devenant acteurs de changement de leur milieu. C’est ainsi qu’il peuvent “répondre au défi présent” à partir de la relation des paysans au pouvoir, l’essai du sociologue camerounais apporte une contribution originale de débat en cours sur l’État, la société et le développement en Afrique Noire.