Beaucoup se réjouiront de cette collecte quasi exhaustive des écrits (articles, interviews, manifestes, chroniques,…) publiés par Mongo Beti durant les dix dernières années de sa vie passées à Yaoundé, singulièrement dans la plupart des titres de la presse privée ( Le Message, La Nouvelle Expression, Challenge-Hebdo, Mutations, Le Front Indépendant, Le Nouvel Indépendant, Aurore-Plus, Le Jeune Observateur,…).
Elle est précédée d’une introduction indispensable qui restitue les circonstances de production et de ces textes, et de leur réception qui fait partie intégrante de leur signification. Par là nous est rendue une tranche de notre sombre histoire immédiate à la fois politique et sociale.
L’auteur de cet exploit ? Un Camerounais, architecte de profession, un temps Directeur de l’Habitat puis de l’Urbanisme, qui marquera son départ volontaire en 1994 de ces hautes fonctions par un livre toujours lisible et intitulé Habitat et démocratisation au Cameroun (Karthala, Paris, 240 pages). C’est à cet auteur “éclairé” que nous devons le rassemblement et l’établissement rigoureux de textes que le temps aurait dispersé aux quatre vents, et une présentation des faits d’un contexte qui fixe de solides bornes aux délires de l’interprétation libres d’ “exégètes” en mal de thèses et de bancs d’essai pour théories plus ou moins à la mode.
Philippe Bissek a contribué à sauvegarder quelque chose de vivant du dialogue pathétique de Mongo Beti avec ceux qu, malgré tout, étaient les siens.
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